Les évolutions techniques très rapides depuis la révolution industrielle ont suscité de vives inquiétudes auprès des travailleurs. Tandis que l'innovation condamne toute technologie antérieure, les travailleurs qui vivent de la production des biens et services devenus obsolètes perdent leur emploi.
Ainsi, l'introduction des progrès techniques dans le monde du travail est douloureuse. Elle génère de fortes résistances.
En 1589, lorsque l'inventeur anglais William Lee montre à la reine Elisabeth sa machine à tricoter les bas, elle refuse d'introduire l'usage de cette machine en Angleterre : « Considérez ce que l'invention pourrait faire à mes pauvres sujets. Elle les mènerait assurément à la ruine en les privant d'emploi. » Tentative vaine, puisque le progrès technique, par le gain de productivité qu'il promet, finit par s'imposer.
L'économiste Shumpeter explique en outre que le sacrifice n'est qu'apparent, puisque la destruction est finalement "créatrice". Chaque innovation ouvre de nouvelles possibilités, qui donnent lieu à de nouvelles opportunités professionnelles. Certaines professions disparaissent, mais ces pertes sont compensées par la création de nouveaux emplois, imprévisibles avant l'introduction du nouveau mode de production.
Si les robots permettent d'accomplir même les tâches complexes assumées jusqu'alors par l'intelligence humaine, sommes-nous certains que le modèle de la "destruction créatrice" fonctionnera pour cette nouvelle révolution ?
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